Briser le Plafond : Les femmes dans les domaines techniques en Europe
Partout en Europe, l’écart entre les genres dans les professions techniques persiste. Si des progrès ont été réalisés, les domaines techniques des cols bleus et blancs restent largement dominés par les hommes.
En Belgique, par exemple, les femmes ne représentent que 22,7 % des personnes employées dans les secteurs de la science et de la technologie…
https://projects.research-and-innovation.ec.europa.eu/en/knowledge-publications-tools-and-data/interactive-reports/she-figures-2021.
Cela soulève la question suivante : quelles sont les perceptions qui alimentent cette disparité et comment pouvons-nous y remédier ?
Les stéréotypes traditionnels dépeignent les emplois de cols bleus comme étant physiquement exigeants et adaptés aux hommes. De multiples études le soulignent, révélant que les filles se perçoivent souvent comme manquant de la « force » nécessaire pour de tels rôles. Cependant, les progrès technologiques réduisent constamment l’intensité physique de nombreux emplois de cols bleus. La mécanique moderne, par exemple, s’appuie fortement sur des outils de diagnostic et des systèmes de réparation assistés par ordinateur. Même constat pour les métiers de la route, chauffeur de poids lourds par exemple, où les femmes-chauffeures sont de plus en plus présentes. La perception de ‘lourdeur’ ou de ‘puissance’ influence l’idée que se font les femmes sur tous ces métiers, idée qui colle de moins en moins à la réalité.
La perception des rôles techniques de cols blancs est souvent plus subtile. Une étude réalisée en 2020 par European Schoolnet a révélé que les filles associent fréquemment les domaines des STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics) uniquement à « être bon en mathématiques » et à un manque d’interaction sociale. Cela crée une image qui peut rebuter de nombreuses jeunes femmes. La réalité est que les domaines techniques comme l’ingénierie et le développement de logiciels impliquent souvent la collaboration, la gestion de projet, le sens du détail et les compétences en communication – autant de domaines dans lesquels les femmes excellent.
Ces perceptions limitent non seulement les possibilités offertes aux femmes voire le ‘courage’ de se lancer dans des étrudes techniques, mais privent également les entreprises d’un précieux réservoir de talents.
Des recherches menées par McKinsey & Company suggèrent que les entreprises dont la main-d’œuvre est plus diversifiée surpassent leurs homologues moins diversifiées (https://www.mckinsey.com/~/media/mckinsey/featured%20insights/diversity%20and%20inclusion/diversity%20wins%20how%20inclusion%20matters/diversity-wins-how-inclusion-matters-vf.pdf).
Comment changer cette perception des femmes au sujet des métiers techniques? Certainement en montrant des (contre-)exemples, en publiant des témoignages de femmes qui prouvent le contraire en exerçant ces métiers “d’hommes” au quotidien, et de façon exemplaire. Mais ne faudrait-il pas réfléchir également au management au féminin? Est-ce que le fait d’avoir des femmes dans des rôles de manager, gérant des équipes techniques, aide à construire des ‘ponts’ entre la perception et la réalité? Est-ce qu’un leadership au féminin ne favoriserait pas l’attraction des femmes pour ces fonctions techniques? Un sujet pour un prochain blog 😊